Parler de formation chrétienne peut faire penser à une certaine perte de liberté de choisir. Ainsi, on entend parfois des parents dire qu'ils ne sauraient imposer le baptême ou le "caté" à leurs enfants. Mais l'enfant peut-il décider de ce qui est bien pour lui?
Il peut être utile de lire ici, ce que les évêques de France ont écrit dans le Catéchisme pour Adulte en 1996: "
"Les parents doivent se méfier des slogans du genre: 'il choisira plus tard.' Comme si le Christ ne venait pas sauver tous les âges de l'être humain! Il est donc normal qu'ils s'efforcent de conduire leurs enfants jusqu'au Seigneur, tout en sachant s'en remettre au mystère de la rencontre de Dieu et de chacun dans la liberté." (cf n° 568).
La dernière phrase de cette citation suggère justement que le rôle des parents est de mettre leurs enfants sur le chemin, même en ignorant ce que peut être l'histoire personnelle et unique de chacun avec Dieu.
Former chrétiennement, ce n'est pas formater, ni endoctriner; c'est ouvrir un chemin pour une rencontre bienfaisante avec le Christ qui a dit: "je suis la Lumière du monde; celui qui me suit, ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie." (Evangile de Jean 8, 12).
bonjour,
RépondreSupprimerC'est exactement ce que j'ai vécu, et je pense que beaucoup de parents font ce choix de guider l'enfant dans une direction qui est là leur. Eduquée par des parents de croyance différente, ils m'ont ouvert les 2 chemins: j'ai reçu ma Zeved Habat et ma Bat Mitzva d'un côté, et mon baptême et ma communion de l'autre. Chacun a pu m'ouvrir une voie, il ne me resté plus qu'à choisir en grandissant. Par rapport à ce que vous avez dit je pense que en effet que apprendre à ses enfants à trouver Dieu n'est pas l'influencer vers une religion plus qu'une autre mais il est indispensable pour pouvoir choisir soit même en quoi avoir la foi d'avoir eu une éducation religieuse depuis l'enfance. Cependant il est vrai que certain choississsent une religion quelconque sans la connaitre préalablement du jour au lendemain (c'est peut etre plus un phénoméne de mode qu'une véritable foi en Dieu)!
Laura
Bonjour Laura,
RépondreSupprimerCe que tu dis est vraiment édifiant: en effet il s'agit d'une mise en application concrète de la liberté religieuse. Si les parents sont en droit et en devoir d'orienter leurs enfants selon leur conviction religieuse, on ne peut contraindre personne à croire ou à adhérer à telle ou telle religion, pas plus qu'on ne saurait empêcher quelqu'un de croire ou de choisir sa religion.
Ce principe de la liberté religieuse continue malheureusement d'être bafoué en plusieurs coins de la planète et par les intégrismes religieux de toutes confessions. Les guerres des religions ne servent à rien et constituent d'ailleurs un contre-témoignage retentissant qui ne contribue, hélas,qu'à éloigner de la foi.
Par ailleurs, il est aussi vrai que croire ou adhérer à une religion ne saurait résulter d'un simple effet de mode. Certes, il ne faut pas nier que nos choix, quels qu'ils soient, ont une dimension imitative, comme les apprentissages. Cela est aussi valable dans le domaine de la foi, quoique bien insuffisant. Religion suppose (voir l'étymologie religare = relier) un lien, une relation. Or une relation, quelle que soit la manière dont elle peut commencer (on ne choisit ni ne prévoit pas souvent cela), implique nécessairement à un moment donné, une décision personnelle, pour devenir une histoire entre deux entités. Pour la foi chrétienne, on peut devenir chrétien/ne parce qu'on est né dans une famille chrétienne, parce que des amis nous en ont parlé, parce qu'on se dit sans doute que ceux qui croient ont peut-être quelque chose de plus etc, mais il va falloir à un moment donné construire sa relation personnelle avec Dieu: dans la lecture de la Bible ou tout au moins du Nouveau Testament, à travers des temps "gratuits" passés dans le silence et la méditation pour écouter Dieu et lui parler, à travers les lectures sprituelles (témoignages etc), à travers la foramtion chrétienne. Croire, c'est comme une relation d'amour. Aimer suppose apprendre à connaître, à faire une expérience personnelle de celui/celle qu'on aime.
Autrement, on sera comme un mouton de Panurge!
Pour finir, il faut ajouter que la foi en Dieu relève aussi, comme relation, de la confiance, c'est-à-dire qu'elle ne résulte pas souvent d'une certitude, mais c'est au fil de l'expérience qu'on acquiert des certitudes jamais définitivement assurées d'ailleirs. Jésus dit dans l'Evangile: Le Royaume de Dieu appartient à ceux qui ont un coeur d'enfant et aussi: ce que tu as caché (en parlant de son Père) aux sages et aux savants, tu le révèles aux tout-petits, c'est-à-dire les simples, les humbles, les hommes et femmes de bonne volonté, de bonne foi, qui cherchent sincèrement.
la réponse a été un peu longue, au risque d'avoir été floue. Notre parcours continue. Toute question d'approfondissent ou d'éclaircissement, tout apport sont les bienvenus!
Très bon échanges. Continuez.
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